PME, vers l’état d’urgence?

Ce mardi 10 juillet, quelques jours après la présentation du projet de loi finances rectificative, PME Finance organisait un colloque pour faire le point sur les grands chantiers du quinquennat concernant les entreprises de tailles petites et moyennes. Banque Publique d’Investissement, Bourse de l’Entreprise, accès aux marchés obligataires: de nouveaux modes de financement émergent sur fond d’incertitudes. Les FIP et FCPI basés sur l’IR arrivent à échéance le 31 décembre et nul ne sait s’ils seront reconduits. Le sort de l’ISF PME n’est pas davantage fixé. Bâle III entrera en vigueur par étapes à partir de l’année prochaine, accentuant la crise du crédit aux entreprises. Professionnels et experts ont investi la scène du Palais du Luxembourg et tenté de tracer les grandes lignes que les chefs d’entreprises devront parcourir. Optimiste déclaré, le président du Cercle des économistes Jean-Hervé Lorenzi (président d’honneur de PME Finance) prédit néanmoins des années difficiles. Le progrès technique ralentit, la population vieillit, l’épargne se raréfie, et les tensions internationales s’intensifient.
Des années de stagnation nous attendent
Il y a « un vrai problème de financement de la chaîne de PME » reconnaît Philippe Braidy (président de CDC Entreprises et directeur général du FSI). Le développement d’une offre obligataire – à l’heure actuelle, l’appel des PME au marché obligataire ne représente que 3% – pourrait être un moyen de pallier le risque d’un credit crunchdoublé de la menace d’un equity crunch, conciliant à la fois intérêts des financeurs et besoins des entreprises.
Il y a un vrai problème de financement de la chaîne de PME
Instauration d’un système fiscal incitatif, allègement des procédures administratives, harmonisation des initiatives prises aux différents échelons de la sphère publique, simplification des mesures de mobilisation de l’épargne des français, plus forte application du principe de subsidiarité dans l’octroi de fonds publics… Jean-Yves le Déaut, député de Meurthe-et-Moselle et premier vice-président du conseil régional de Lorraine, a profité de la présence d’un public avisé pour évoquer quelques-unes des propositions formulées dans son rapport sur le financement de l’innovation présenté le matin même au Sénat.
Améliorer la politique de soutien à l’innovation

Vers une politique durable de soutien public aux entreprises

Lors du dernier colloque organisé par PME Finance le 22 mars dernier, les représentants des trois principaux partis politiques en lice pour la présidentielle s’accordaient à dire que le soutien au financement des PME n’est pas une niche fiscale et que les dispositifs Madelin-Dutreil et ISF PME ne devraient pas voir leur existence remise en question. Rien n’est moins sûr selon l’avocate Vanina Paoli-Gagin. Le plafonnement annoncé des niches fiscales demeure imprécis et une révision de l’ISF est à prévoir.
Tout devrait se jouer à la rentrée
Les réactions des organisations professionnelles aux mesures annoncées par le nouveau gouvernement convergent sur un point: le rôle crucial de l’Etat. Réunis autour de la table, la CGPME, l’AFG, le Pacte PME et le pôle Systematic Paris-Région font part de leurs réflexions:
Faire le lien entre épargne longue et besoins des entreprises
 

Financer l’entreprise numérique et réinventer les PME

Réinventer les PME consiste tout d’abord à réinventer le financement des PME. En particulier, le  capital-risque pâtit de l’absence de sorties pour les entreprises de croissance et d’innovation: un tiers de celles-ci, aux Etats-Unis, se font par des fonds de croissance intermédiaires. Des fonds qui n’existent pas en France et qui pourraient aussi financer le développement technologique des entreprises traditionnelles. Analyse de Marie Ekeland (Elaia Partners, présidente de France Digitale), Antoine Garrigues (managing partner, Iris Capital), Daniel Harari (Lectra Systèmes) et Dominique Seau (Eminence):
Réinventer le financement des PME

Réconcilier les Français et l’entreprise : de nouveaux modes de financement

Sur les cinq premiers mois de l’année, 20% des opérations de capital-développement ont été réalisées en obligations convertibles. L’avocat Daniel Schmidt, vice-président de PME Finance, présente la gamme de produits obligataires aujourd’hui disponibles et leurs corollaires.
L’offre obligataire en direction des PME
Le Comité d’orientation stratégique de Nyse Euronext a diffusé la semaine passée un premier rapport qui préfigure l’éventuel avènement d’une « Bourse de l’entreprise ». Fabrice Demarigny, son président, prend le micro pour en décrire les contours:
La Bourse de l’entreprise: une plateforme dédiée, large et ambitieuse
Aux côtés de la Banque Publique d’Investissement, la Bourse de l’entreprise peut donc préfigurer une profonde réforme du financement de l’entreprise, rééquilibrant apports privés et publics, actions et obligations, crédit bancaire et fonds propres. Débat avec Edward Arkwright, directeur du pilotage stratégique, du développement durable et des études à la Caisse des Dépôts et Consignations, Arnaud Caudoux, directeur général délégué d’Oséo, Bernard Cohen Hadad, président de la commission financement de la CGPME Daniel Harari, DG de Lectra Systèmes et Eric Le Boulch, PDG de CM-CIC Securities et administrateur de l’Amafi:
Actions et obligations: des chemins de financement alternatifs
  « Je ne jugerai pas le gouvernement sur des a priori mais sur des actes » a conclu le sénateur Philippe Adnot, président d’honneur de PME Finance. Il met en garde les politiques de droite comme de gauche contre la tentation partisane: l’heure est trop grave pour les entreprises.
Toute mesure a un coût

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